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#cetaituneblague : Carambar mélange information et plan com’
- 26 mars 2013
- Publié par : Guillaume Peyronnet
- Catégorie : webmarketing
Jeudi 21 Mars dernier, Twitter retentit : les blagues Carambar, c’est fini ! A la place, des questions de culture générale vont apparaître. La faute à trop de critiques du niveau faiblard des blagues, et donc un recentrage marketing.
Ohoho, la bonne blague !
Premier réflexe : c’est une blague ! Du gros niveau façon Carambar.
C’est un peu comme si Coca Cola annonçait le changement de sa formule secrète. On n’y croit pas une seule seconde (pour la petite histoire, ça a déjà été fait, pour concurrencer Pepsi, et ça s’est terminé par un retour à l’ancienne formule face à la pression des consommateurs).
Mais en poussant un peu les recherches on rencontre l’information dans tous les journaux en ligne : Le Figaro, Libération, etc. L’information étant directement issue d’un communiqué de presse officiel lancé par la marque de bonbons.
Carambar sans blague ? Flop assuré !
On se fait donc à l’idée, tout en pensant que c’est la fin du célèbre bonbon : sans blague, un Carambar n’est plus un Carambar. En tout cas, des consommateurs s’impliquent : lancent des pétitions, des groupes facebook de soutien… La popularité du bonbon n’est plus à prouver : l’élan de sympathie est réel.
Hey les gars, on vous a pas dit ? C’était une blague !
Mais patatra, 4 jours plus tard (lundi 25 mars), Carambar fait paraître un communiqué officiel : #cetaituneblague : les blagues carambar ce n’est pas fini, c’était un plan com pour faire parler de la marque.
Carambar vient de franchir un cap, vient de s’empêtrer dans son plan com. Certes ça a été efficace : le buzz était partout, sur les blogs, sur les réseaux sociaux et même dans la presse et à la télévision. Ce ne sera pas la première fois qu’un buzz un peu ridicule mousse suffisamment pour être autant relayé. Le hic… car il y a un hic, c’est que cette fois il ne s’agit pas d’une rumeur reprise sans vérification. Pas du tout, il s’agit d’un communiqué officiel envoyé directement par Carambar aux organes de presse (voir la vidéo avec les noms des quotidiens apparaissant sur le tableau). En clair, la cellule (web)marketing / communication de Carambar a décidé que fournir une fausse information officielle se justifiait si cela pouvait faire parler de soi.
Le marketing devient l’information ?
Demain un opérateur mobile pourrait lancer un communiqué pour indiquer que ses téléphones mobiles seront gratuits, juste pour faire de la couverture médias, puis se rétracter quelques jours plus tard ?
Demain un petit blog annoncera à la presse qu’il va être racheté par un grand pour se faire mousser ?
Si le marketing c’est peut-être créer du rêve en améliorant un peu la réalité, ce n’est certainement pas de créer une information de toute pièce en la rendant authentique en publiant un communiqué de presse officiel.
Une rumeur, un bruit de couloir, pourquoi pas : c’est le jeu. Les journalistes entendent des “on dit”, à eux de vérifier les faits. Mais avec un communiqué officiel contenant une information factuelle, diffusé par l’entreprise concernée elle-même… c’est normal que la reprise de l’information soit presque “automatique”.
Pas mort d’homme…
On pardonne à Carambar car la marque possède une notoriété et une sympathie très forte, mais on ne peut s’empêcher de noter que le stratagème n’est pas très franc du collier, surtout qu’en attendant quelques jours de plus, l’opération aurait pu avoir lieu le premier Avril, ce qui aurait bien entendu donné un autre sens à un communiqué envoyé à la presse.
… mais un goût amer
La presse se retrouve dans une situation délicate : elle a diffusé de façon très sérieuse une fausse information. Elle ne peut pas faire amende honorable : elle avait vérifié sa source, l’information était légitime. Mais cela n’empêche qu’elle a diffusé une fausse information, plus proche du publi-rédactionnel que d’un contenu journalistique. Too bad.
La blague n’est alors pas si amusante : ce qui caractérise une bonne blague est son propos, son audience, et le cadre dans lequel elle est lancée. Sur un bout de papier où l’on s’attend à (éventuellement) sourire, ça passe très bien. Au milieu d’un grand quotidien, c’est une autre histoire.